[Cérémonie d'hommage aux enfants d'Izieu (Ain)]

[Cérémonie d'hommage aux enfants d'Izieu (Ain)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP02890 004
technique1 photographie négative : noir et blanc ; 6 x 6 cm
historiqueLe 1er novembre 1990, les travaux de la convention nationale des étudiants juifs de France ont débuté. Dans la matinée, les congressistes ont rendu un hommage aux enfants d'Izieu.... Laissant, dans la soirée, la place aux politiques.
historiqueCoup d'envoi d'un marathon spirituel de quatre jours, [le 1er novembre 1990], avec le départ de la convention nationale de l'Union des étudiants juifs de France. Les organisateurs se sont concocté un programme riche en événements, conférences et personnalités. Dans la matinée, lorsque les quatre cents participants sont arrivés, tout a commencé dans la fièvre des grandes rencontres. "Nous avons souhaité faire une convention extraordinaire pour faire le point et la synthèse des travaux que nous avons menés en matière de lutte contre le racisme et l'antisémitisme cette année. Une année qui nous a montré la nécessité d'agir. Après les événements de Carpentras et l'affaire Notin, nous avons consacré un mois entier à un tour de France. Durant notre étape à Belley, nous avons rencontré Charles Millon, le maire de la ville. Cette rencontre avait été très encourageante pour l'avenir. Aujourd'hui, c'est sur le thème de la fraternité que nous nous retrouvons tous", a déclaré Marc Rochman, président national de l'Union des étudiants juifs de France, lors de l'ouverture du congrès. La première manifestation de cette convention extraordinaire a résolument été placée sous le signe de l'émotion. Tous les congressistes se sont en effet rendus en début d'après-midi à Izieu, devant la maison où un sombre jour de 1944, quarante-quatre enfants ont été déportés puis tués dans les camps de la mort... Devant ce monument lourd de souvenirs, Serge Klarsfeld a rappelé l'histoire de ces enfants martyrs qui a déterminé sa longue et difficile traque de leur bourreau, Klaus Barbie. "C'est parce que l'on ne pouvait pas accepter un non-lieu qui a été prononcé en 1971 que Beate et moi sommes partis à sa recherche pour la mémoires des enfants d'Izieu, a précisé le célèbre avocat avant de souligner la difficulté "d'arracher une extradition à un président qui plus tard graciait Paul Touvier". Puis, Serge Klarsfeld a indiqué qu'il fallait conduire une réflexion durant cette convention au sujet de la maison d'Izieu. Pour que le projet d'en faire "un musée de la mémoire vivante" ne sombre pas dans la polémique et qu'il soit "édifié pour montrer que ses enfants sont morts parce qu'ils étaient juifs et non pas simplement parce qu'ils connaissaient une guerre". Dans une ambiance beaucoup moins grave, les congressistes se sont retrouvés dans la soirée pour les travaux de leur convention, autour d'affiches tricolores frappées du chandelier à sept branches. Les organisateurs plaçaient le débat sur le terrain imprudent de "la fraternité politique". En interrogeant : "Vous avez dit fraternité ?" les congressistes étaient venus entendre les politiques qui avaient promis leur présence et leur participation. Bien peu étaient physiquement au rendez-vous, la plupart comme Michel Noir et Laurent Fabius, s'étant désistés à la dernière minute, s'étaient contentés d'un message. Un "mot d'excuse" lui-même introuvable. Impatient, Claude Rochman passait immédiatement la parole au président du Conseil régional Rhône-Alpes. D'emblée, Charles Millon a plaidé pour un cheminement pour la dignité de l'homme : "Le cri que les hommes politiques ont le devoir d'entendre est celui de l'égalité en dignité". L'action qu'ils doivent mener sur le terrain doit être de "créer un système favorable qui permette à chacun de réaliser son projet personnel dans ce qu'il a d'unique et d'irremplaçable". Gilbert Chabroux, maire de Villeurbanne, a fait applaudir la mémoire de son prédécesseur Charles Hernu, mais provoqué quelques remous en évoquant François Mitterrand. Enfin, André Vianès a insisté sur le "devoir d'exigence" des citoyens vis-à-vis des hommes politiques. Source : "Une convention pour la fraternité" / Philippe Courtois in Lyon Figaro, 2 novembre 1990, p.4.
note à l'exemplaireCe reportage photographique contient 35 négatifs.
note bibliographique"Convention : du pain sur la planche" / P.C. [Philippe Courtois] in Lyon Figaro, 2 novembre 1990, p.4. - "Etudiants juifs : de la mémoire au soutien à Israël" / M.R.-P. [Michel Rivet-Paturel] in Le Progrès de Lyon, 2 novembre 1990. - [Interview de Serge Klarsfeld] / Propos recueillis par Michel Rivet-Paturel in Le Progrès de Lyon, 2 novembre 1990. - "Izieu : le musée mémorial sur la bonne voie" / J.C. in Le Progrès de Lyon, 3 novembre 1990.

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